Real: Ramos “Une année pleine de succès”

  • Par Marion

Sergio Ramos

Sergio Ramos a accordé un très large entretien aux médias de la FIFA, que voici dans son intégralité.

 

Sergio Ramos, 2014 s’annonce comme une année très spéciale avec plusieurs compétitions de clubs et, comme cerise sur le gâteau, la Coupe du Monde de la FIFA au Brésil. Cela ajoutera-t-il encore du piment ?
Bien sûr ! C’est une année qui s’annonce très belle, avec beaucoup de défis et d’objectifs à atteindre. Il va falloir essayer de donner le maximum et aller le plus loin possible aussi bien avec la sélection qu’avec le Real Madrid, qui est encore en course dans les trois compétitions (Liga, Coupe du Roi et Ligue des champions de l’UEFA). Nous sommes obligés de lutter pour ces trois titres. Le Mondial rendra l’année encore plus spéciale, c’est clair. Une autre date importante pour moi est qu’au mois de mai, je vais être père. Que voulez-vous demander de plus à la vie ? J’aborde cette année 2014 avec beaucoup d’enthousiasme.

Ce bébé arrivera-t-il avec un trophée en cadeau ?
J’espère bien, oui ! Être champions du monde est un objectif que nous avons eu la grande chance de vivre avec tout le peuple espagnol. Ce titre a été très difficile à conquérir et il sera très compliqué également à défendre. Pas mal de sélections évoluent actuellement à un très haut niveau et toutes veulent nous battre.

Le tirage au sort vous a placé dans le même groupe que les Pays-Bas, que vous aviez affrontés en finale d’Afrique du Sud 2010. Qu’avez-vous ressenti lorsque la petite boule a été ouverte ?
Beaucoup de souvenirs. Au fil des années, nous avons joué contre énormément d’équipes, mais la Hollande gardera un parfum spécial en raison de cette finale, qui était notre première, avec à la clef notre premier titre mondial. C’est une équipe qui part toujours a priori favorite, car elle a toujours possédé des joueurs de grande qualité. Quand vous la voyez dans votre groupe, vous pensez évidemment que le sort aurait pu être un peu plus gentil avec vous, mais en même temps, les sélections moins réputées peuvent aussi vous compliquer la vie et vous sortir du tournoi. Il faut respecter tout le monde et pour être champion du monde, il faut être capable de battre les meilleurs.

Parlons du Brésil. L’ampleur de la victoire brésilienne en finale de la dernière Coupe des Confédérations de la FIFA a surpris beaucoup de monde. Quelle analyse faites-vous de ce match ?
Il faut être réaliste, ils ont mérité cette victoire. Sur ce point, nous avons toujours quelque chose à apprendre. Nous ne sommes peut-être pas arrivés au mieux physiquement. Eux étaient parfaitement au point et en plus ils ont bien joué. Avec un homme en moins (Gerard Piqué avait été exclu à la 68ème minute), le résultat est devenu sévère. Mais il ne faut pas chercher d’excuses. Ils étaient au-dessus de nous et méritaient de gagner. Ce qui est bien dans le football, c’est qu’il y a toujours une occasion de prendre sa revanche. C’est une source de motivation perpétuelle, même si vous ne savez pas quand cette occasion viendra. Nous allons devoir être préparés car si nous sommes amenés à affronter le Brésil de nouveau, il va falloir trouver une parade pour leur faire mal, comme nous l’avions fait l’année d’avant.

Dans cette rencontre, vous avez raté un penalty en deuxième période. Qu’avez-vous retenu de cette situation ?
Tout cela se décide sur le moment et dépend de l’état d’esprit et de la confiance de chaque joueur. Je voulais assumer cette responsabilité, mais je n’ai pas eu de chance. À vouloir trop placer le ballon, je l’ai mis sur le poteau. Le gardien ne s’est pas jeté, car il connaissait un peu mes antécédents (il sourit), et j’ai loupé. Ce sont des choses qui arrivent. Les plus grands joueurs ont raté des penalties. Il ne faut pas faire une fixation sur les erreurs. Évidemment, tout sert pour acquérir de l’expérience mais si demain, l’occasion se représentait, j’assumerais sans aucun problème.

Votre carrière vous a conduit à défendre dans deux équipes à vocation extrêmement offensive, comme le Real Madrid et l’Espagne. Est-ce un défi supplémentaire de participer si peu au jeu ?
La clé de la réussite d’une équipe est également la stabilité défensive. En ce sens, le bloc arrière doit évoluer de façon très unie avec le bloc offensif et celui du milieu de terrain. Il faut être bien coordonné, concentré et bien faire toutes les couvertures. Il est vrai que cela peut être parfois un peu frustrant, surtout pour les défenseurs qui aiment participer au jeu offensif et être près du but adverse. Il faut savoir se retenir, mais quand votre équipe gagne, vous êtes content du travail défensif réalisé. Quand vous avez des joueurs très dangereux devant, si nous, les défenseurs, nous allons donner un coup de main, alors il devient très dur de défendre contre nous.

Qu’est-ce qui a changé au Real Madrid depuis l’arrivée de Carlo Ancelotti par comparaison avec la période José Mourinho ?
Il serait injuste de porter des jugements de valeur car chaque entraîneur est un monde à lui seul. Il possède sa propre philosophie, son style et son caractère. Chacun est différent. Avec Mourinho, il y a eu de bons moments et de moins bons. Ancelotti est un entraîneur qui impressionne par son curriculum, tout ce qu’il a gagné, tout ce qu’il sait sur le football. Il a été joueur lui-même. Il sait se mettre dans la peau du footballeur. En ce sens, il y a une réelle alchimie entre lui et l’équipe. Il y a une bonne relation entre lui et le groupe et je crois que cette saison, nous pourrons apprendre énormément avec lui. Ça peut être une année pleine de succès.

Est-il difficile de s’adapter à un nouvel entraîneur après avoir évolué pendant plusieurs années sous les ordres d’un autre ?
Honnêtement non. Tous les entraîneurs veulent la même chose : gagner et obtenir le meilleur rendement de leurs joueurs. S’il n’est pas simple de bien s’entendre avec tout le monde et de gérer un vestiaire où il y a des gens du monde entier, avec des cultures et des philosophies différentes, nous sommes tous unis par le même objectif. Il ne devrait pas y avoir de problème.

Puisque vous parlez du vestiaire, êtes-vous toujours le DJ du vestiaire ?
Je l’ai fait pendant plusieurs années (rires). Aujourd’hui, des plus jeunes s’y mettent, comme Marcelo ou Jesé. Les jeunes apportent leur musique et ça me permet de me consacrer à autre chose. Mais il est certain que j’aime quand il y a de la joie, de la bonne humeur, de la paix et de l’harmonie dans le vestiaire. Ces choses-là sont elles aussi des clés du succès.

Comment expliquez-vous la grande obsession qui règne au Real Madrid de gagner une dixième Ligue des champions ?
Tout le monde sait que cette compétition a une saveur spéciale. Cela fait de nombreuses années que notre club ne l’a plus remportée. Je ne sais pas si c’est une obsession, mais cette épreuve nous motive plus que n’importe quelle autre. Penser en termes d’obsession serait une erreur. Nous devons y aller pas à pas, comme au cours des dernières années : la dernière fois nous avons atteint les demi-finales et nous avons manqué la finale d’un cheveu. C’est compliqué, mais c’est comme ça : le Real Madrid est obligé de se battre pour ce trophée jusqu’au dernier souffle.

Pour conclure, quels sont vos souhaits pour la nouvelle année ?
Je n’ai pas l’habitude de demander beaucoup mais par les temps qui courent, vu la situation que traverse notre pays, il faut penser à être solidaire et à s’adapter à la réalité. Il faut souhaiter la santé pour tous, avoir de l’espoir et des rêves car personne ne peut nous enlever le bonheur. Rêver est gratuit. On ne peut pas tirer une croix sur la situation du pays. J’ai des amis qui sont au chômage et d’autres qui ont de gros problèmes. Mais avec des efforts et des sacrifices, on finit toujours par relever les défis qui se présentent.

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