Brésil : Les dessous d’un fiascao
Le monde du football est sous le choc. Le Brésil pays organisateur a été humiliée en 1/2 finale de sa coupe du monde par l’Allemagne (7-1). Une défaite qui a entraîné une consternation totale dans le monde entier et encore plus au pays du football. Il est donc intéressant de s’attarder sur les raisons de ce ‘fiascao’, qui paraissait imprévisible pour la sélection Auriverde, et d’en tirer les enseignements à l’avenir.
Un mondial peu convaincant
Certes, le Brésil a réussi à atteindre les demi-finales de sa Copa do Mundo mais elle n’a pas séduit un grand nombre d’observateurs. En effet, les hommes de Luiz Felipe Scolari n’ont guère été flamboyants lors de la phase de poule ainsi que lors des matchs à élimination directe.
Afin de se défaire de ses adversaires, la Seleçao a toujours dû s’imposer au forceps. Durant leur premier match, les Cariocas ont bataillé pour s’imposer face à une vaillante équipe croate (3-1). Ils se sont ensuite heurtés à un gardien époustouflant en la personne de Guillermo « Memo » Ochoa, qui repoussait toutes les tentatives des Auriverdes. Une performance que Dani Alves n’a pas oublié de commenter à l’issue du match.
Pour leur troisième et dernier match de poule, la sélection brésilienne n’a pas été convaincante, malgré une victoire capitale face aux Lions indomptables de Samuel Eto’o. La Seleçao a dû passer par les tirs au but pour éliminer le Chili du nouveau Gunner Alexis Sanchez.
En ¼ de finale les partenaires de Neymar se sont fait peur face à la Colombie du prodige Monégasque James Rodriguez malgré une victoire (2-1) précieuse.
Une Neymar-dépendance flagrante
Jusque-là, le Brésil gagnait ses matchs grâce à leur pépite Neymar. Le Blaugrana de 22 ans a porté à lui tout seul sa sélection en phase de poule jusqu’au ¼ de finale contre les Cafeteros. Face à ces derniers, il a été victime d’une faute flagrante de la part de Juan Zuniga. Ce qui l’avait contraint à déclarer forfait pour le reste du mondial.
Durant tout le mondial il a masqué toutes les carences de sa Seleçao grâce à quatre buts en cinq matchs. Une dépendance qu’a reconnu le sélectionneur Luiz Felipe Scolari à l’issue de la qualification pour les 1/8 de finale: « Bien sûr qu’on est dépendant de Neymar, comme l’Argentine est dépendante de Messi. En plus, il participe énormément au jeu et accepte de se sacrifier pour le groupe. C’est comme ça quand on a des grands joueurs. »
En son absence, et notamment celle de Thiago Silva (suspendu), le Brésil a affiché ses limites face à la Mannschaft de Joachim Low. Les Auriverdes ont affiché leurs insuffisances et notamment sur le plan défensif, où l’équipe a pris quatre buts en l’espace de six minutes en première période. Cette humiliation a créé une onde de choc et notamment de la part de Neymar qui l’a évoqué en conférence de presse.
Une liste des 23 contestable
C’est sûrement l’une des principales raisons de ce fiasco. Effectivement, les choix de Scolari ont été très discutés. Ce dernier a fait le choix de se passer de certains joueurs qui ont pourtant réalisé une saison convenable. Nous pouvons citer les deux Parisiens Marquinhos et Lucas Moura. Par ailleurs, il y a aussi les Colchoneros Filipe Luis et Joao Miranda, protagonistes d’une saison exceptionnelle de l’Atlético Madrid, avec le titre de Champion d’Espagne et finalistes de la Ligue des Champions.
Coutinho a aussi été l’un des grands absents de cette liste. Le Red du Liverpool FC a réussi sa meilleure saison depuis qu’il évolue en Premier League malgré la perte du titre de champion d’Angleterre au profit de Manchester City. Il en est de même pour son compatriote en club Lucas Leiva.
Enfin le Spurs de Tottenham Sandro a lui aussi été ignoré par Luiz Felipe Scolari. Dans le domaine offensif, Fred a été préféré à des joueurs comme Robinho ou encore Kaka. L’ancien attaquant de L’Olympique Lyonnais a été l’une des principales déceptions de la sélection Brésilienne. Jadis, l’un des artisans de la finale de la Coupe des Confédérations remportée par le Brésil est passé du statut de héros au statut de zéro.
Battu 3 à 0 à l’issue de la « petite finale », le Brésil à terminé son mondial de manière tragique et incapable de sortir du mondial avec les honneurs. Au contraire la sélection sort par la petite porte …
Comment la sélection Auriverde parviendra-t-elle à se remettre de cette terrible désillusion ? Sur quels joueurs s’appuiera-t-elle pour être compétitif dans quatre ans pour le Mondial 2018 en Russie ?
Nous avons vu durant ce mondial que le collectif qui s’était créé lors de la Coupe des Confédérations s’est totalement effrité. Les joueurs ont perdu leurs automatismes. La Seleçao devra retrouver un collectif qui lui permettra de conquérir sa sixième étoile pour le mondial Russe dans quatre ans.