Mondial 2014 : L’Allemagne, un succès logique
L’Allemagne a remporté sa quatrième Coupe du monde aux dépens de l’Argentine de Lionel Messi (1-0 a.p). Un sacre qui récompense dix années de travail et de reconstruction du football allemand. Il convient donc de s’attarder sur les raisons de cette victoire qui paraissait programmée pour cette talentueuse génération allemande.
Un parcours de « champion » !
Lors des précédentes compétitions internationales (Euro et Mondial) la Mannschaft avait pour habitude de démarrer très fort ses entames de tournois avant de trébucher sur la dernière marche.
Ce mondial brésilien a changé la donne. En effet, les hommes de Joachim Low ont réalisé un parcours sans faute en phase de poules. Durant leur premier match, les Allemands se sont montrés impressionnants face au Portugal de Cristiano Ronaldo (4-0). Accrochés par les Blacks stars (2-2), ils se sont finalement imposés (1-0) face aux États-Unis du sélectionneur et compatriote allemand Jürgen Klinsmann.
En 1/8 de finale, la sélection Allemande a eu toutes les peines du monde à se défaire de l’Algérie (2-1 a.p). En ¼ de finale; la Nationalmannschaft s’est ensuite imposée sans trop de difficultés face à la France (1-0). Enfin, elle a créé la sensation de cette Copa do Mundo en étrillant le Brésil chez lui (7-1) en ½ finale.
Cette équipe repose sur un collectif et un groupe homogène, dont certains joueurs ont réussi à sortir du lot. En effet, les Bavarois Thomas Muller et Manuel Neuer ont été les principaux protagonistes de ce sacre mondial. Muller a notamment été l’auteur de cinq buts lors de ce Mondial (dix en deux coupes du monde). Quant à Neuer, il fut le sauveur de l’équipe à des moments très importants de certains matchs.
Par ailleurs, nous pouvons aussi citer Toni Kroos et le Blues de Chelsea André Schurrle. Ce dernier a inscrit trois buts dont un doublé face à la Seleçao. Quant au premier, il a été l’une des révélations de cette Mannschaft. Le Munichois du Bayern Munich a pris une nouvelle dimension.Il est ainsi devenu l’un des leaders techniques aux cotés de Bastian Schweinsteiger et du Merengue Sami Khedira. Il ne s’est d’ailleurs pas privé de réaliser un doublé en l’espace d’une minute face à la sélection Brésilienne. Ses performances n’ont pas laissé insensibles le Real Madrid qui en a fait une de ses priorités pour le mercato estival. Le principal intéressé a d’ailleurs confirmé son transfert vers la Casa Blanca après la finale de la compétition.
Au-delà du jeu, c’est surtout l’intelligence tactique de Joachim Low qui a su se remettre en question. Lors des premiers matchs de poules, l’équipe était très critiquée par la presse allemande par son schéma tactique en 4-3-3, avec le placement de Philipp Lahm en sentinelle devant la défense. Mais dès le ¼ de finale contre les Tricolores, le sélectionneur a modifié son schéma de jeu en remettant le Munichois au poste d’arrière droit.
Une régularité impressionnante depuis une décennie
La victoire allemande est incontestable, elle est le fruit d’un travail de fond amorcé au début des années 2000. Le football allemand traversait une période sombre. Nous pouvons le justifier par les échecs de l’Euro 2000 et 2004. Son parcours jusqu’en finale du Mondial 2002 et sa défaite contre le Brésil de Ronaldo n’avait pas permis à la Mannschaft de revenir au premier plan du football européen et mondial.
Après l’échec de l’Euro 2004, la Fédération allemande nomme à la tête de la sélection un ancien international en la personne de Jürgen Klinsmann. Le champion du monde 1990 a choisi Joachim Low en tant que sélectionneur adjoint. La révolution du football allemand est en marche. A son arrivée le sélectionneur Klinsmann prône un football offensif et de surcroît spectaculaire. Cette philosophie de jeu a vu le jour lors du Mondial 2006 en Allemagne durant lequel la Mannschaft a impressionné un grand nombre d’observateurs.
Cette approche tactique a permis à bons nombres de joueurs de se révéler et ainsi de former l’épine dorsale de l’équipe allemande (Finaliste à l’Euro 2008 et demi-finaliste au Mondial 2010 et l’Euro 2012), avec Low comme sélectionneur principal. Parmi ces joueurs, nous pouvons citer les Bavarois Philipp Lahm, Bastian Schweinsteiger et le Gunner Lukas Podolski. Sans oublier le vétéran et meilleur buteur de la coupe du monde (avec 16 réalisations) Miroslav Klose.
Par ailleurs, depuis 2008, la génération championne d’Europe espoir (en 2009), dont les représentants sont Manuel Neuer, Jérôme Boateng , le Gunner Mesut Ozil et Sami Khedira, a apporté de la continuité au sein du collectif bâti depuis 2004. L’alchimie entre ces deux générations a été plus que bénéfique pour la Nationalmannschaft. Après dix années de travail et d’une régularité au plus haut niveau, la « génération dorée » a enfin fini par remporter un titre international qui s’est fait attendre durant 18 ans (l’Euro 1996, remporté en Angleterre). Ce trophée récompense une continuité sur le long terme, avec une politique de formation de jeunes joueurs talentueux. Preuve en est le Bayern Munich qui est le club le plus représenté au sein de la sélection germanique.
L’Allemagne parviendra-t-elle à confirmer cette performance dans les prochaines échéances internationales à l’avenir ? Ce sacre sera-t-il annonciateur d’un règne sans partage sur le football mondial et européen ? L’avenir nous le dira, avec en ligne de mire l’Euro 2016 qui se déroulera en France.