Real : Benzema et la mauvaise influence de son entourage

  • Par Julien

Mêlé dans une affaire de chantage à la sextape, Karim Benzema a répondu présent sur le terrain ce samedi, en inscrivant un doublé pour le Real Madrid face à Getafe (4-1). Ses problèmes ne semblent partout pas réglés pour autant. Dans L’Equipe de ce samedi, son ancien agent Frédéric Guerra estime que l’attaquant de l’équipe de France ne se rend pas compte de l’influence négative de son entourage.

« J’ai été son agent quand il était au centre de formation de l’OL, entre 16 et 18 ans. À cette époque, je n’ai pas eu à gérer ce genre de choses, car il était bien encadré par l’institution et par ses parents. Mais c’est plus tard, dès qu’il a commencé à réussir, que son environnement proche, confronté à sa majorité, a perdu un peu de son pouvoir sur lui. Il a commencé à ne plus spécialement écouter ses parents et les adultes qui le conseillaient. Parallèlement, ses amis d’enfance ont, eux aussi, grandi. Certains sont devenus ingénieurs, d’autres « bad boys »… Dès lors, vis-à-vis de tous ses anciens copains du quartier, c’est l’affectif, l’amitié, la parole donnée qui l’ont emporté. C’est le « Non, je n’ai pas changé, tu vas voir… », le « Mais non, je n’ai pas pris la grosse tête… », le « Avec toi, je serai toujours le même… » Sauf que, dans ce monde-là, il y a beaucoup de malfaisants, des gars qui veulent profiter, des filles qui tombent enceintes dès le premier soir…’

Même lui ne s’est pas rendu compte de la gravité du truc. Ces jeunes-là, avec l’argent qu’ils ont, ce qui est le cas de Karim depuis une dizaine d’années, ont un grand sentiment d’impunité. Par exemple, si Karim est pris en excès de vitesse, un flic sur dix va lui mettre l’amende. Les neuf autres vont lui demander un maillot ou un autographe. Si un joueur comme lui va faire une IRM à l’hôpital, il passe devant tout le monde. Ces garçons n’ont donc pas du tout connaissance de la société telle qu’elle s’articule réellement’.

La relation entre Benzema et son ami d’enfance Zenati ? ‘C’est plus qu’une emprise affective. Il se passe entre eux deux ce qu’il se passe toujours dans ces quartiers: là-bas, en amitié, c’est « à la vie à la mort ». Et s’il y a de la haine, ça devient « à la mort ». Il n’y a pas de demi-mesure. Je le sais très bien, parce que j’ai grandi à Bron, à 100 mètres de l’endroit où Karim a passé son enfance. En fait, Karim est trop proche de ce qu’il était (dans les quartiers) et pas assez de ce qu’il est devenu (un grand joueur reconnu). Il n’a pas pris conscience qu’avec son talent il pourrait être Ballon d’or, accéder à un niveau encore plus élevé. À un moment donné, son environnement aurait dû lui dire « Karim, tu es en train de changer de monde, tu es médiatisé, tu as une mission à respecter, au Real et ailleurs, alors fais attention à ne pas faire n’importe quoi… »”. ”Je crains pour Karim que ce soit grave, que ça fasse très mal”. »

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